COMMUNIQUÉ DE PRESSE
LE REPRESENTANT DE L'EGLISE METHODISTE AUPRES DES NATIONS UNIES
PRESENTE UN TEMOIGNAGE SUR L'INTOLERANCE RELIGIEUSE ET LES PEUPLES
AUTOCHTONES.
Deux représentants, l'un de l'Eglise méthodiste
unie auprès des
Nations Unies, et l'autre du peuple amérindien, ont témoigné
le 13
avril sur les questions des peuples autochtones et de l'intolérance
religieuse aux Etats-Unis auprès des délégués
de la 55ème session de
la Commission des Droits de l'homme aux Nations Unies à
Genève.
" L'Eglise Méthodiste Unifiée (United Methodist
Church) prie pour la
genèse d'un corps de lois pour tous les peuples basé
sur le respect de
la justice, des droits de l'homme, de la liberté religieuse
et de la
tolérance ", a dit M. Bautista, Assistant du Comité
général de
l'Eglise et de la Société (General Board of Church
and Society) auprès
du Secrétariat général du Bureau des Nations
Unies.
M. Bautista a témoigné avec Peggy Francis Scott,
du peuple Dineh
(Navajo) en Arizona, après le rapport donné par
Abelfattah Amor,
Rapporteur spécial sur l'intolérance religieuse
auprès des Nations
Unies. M. Amor, tunisien, a remis à la Commission un rapport
qui
établit un lien entre violations des droits de l'homme
et intolérance
religieuse aux Etats-Unis, en Chine, au Pakistan, en Iran, en
Grèce,
au Soudan, en Inde, en Australie et en Allemagne. Des délégations
de
plusieurs pays ainsi que des organisations non gouvernementales
(ONG),
dont le Conseil Mondial des Eglises (World Council of Churches),
ont
pris la parole dans le public.
Au début du mois de février 1998, M. Amor a enquêté
sur les
accusations de violation des droits de l'hommes et de
non-discrimination religieuse, charges pesant sur le gouvernement
américain à l'encontre du peuple Dineh de Black
Mesa, région située au
Nord-Est de l'Arizona. Le Rapporteur spécial est un spécialiste
indépendant exclusivement rattaché à la Commission
des droits de
l'homme et à l'Assemblée générale
des Nations-Unies.
La plainte, déposée par plusieurs membres du
Dineh auprès de la
Commission des droits de l'homme, accuse les Etats-Unis d'avoir
détruit 4000 anciennes ruines Anasazi et autres sites de
sépulture. De
plus, les lois fédérales américaines empêchent
à ce peuple l'accès à
l'eau, rendent légale la confiscation de son bétail,
font obstacle à
l'entassement de bois de chauffage, et interdisent toute amélioration
des logements.
Thom White Wolf Fassett, secrétaire général
du Conseil général des
Eglise et de la Société (General Board of Church
and Society) a dirigé
une délégation interoeucuménique d'organisations
non
gouvernementales, dont M. Bautista faisait partie, pour voir avec
M.
Amor, lors de la visite de février à Black Mesa,
la terre de la tribu
Dineh. Un Evêque de l'Eglise Méthodiste Unifiée,
William Dew (de la
région de Phénix) accompagné de Thomas Butcher
de la Desert Southwest
Annual Conference, ont rejoint M. Fassett. Le peuple Dineh a invité
les représentants des ONG à être témoins
sur place de lavisite de M.
Amor.
" La visite de M. Amor à Black Mesa a une valeur
symbolique et
historique en ce sens où elle intervient à un moment
noir de la lutte
de notre peuple, permettant ainsi d'accroître nos espérances,
de
ressusciter nos rêves et de prêter une oreille compréhensive
à nos
prophéties ", a déclaré Mme. Scott..
" Cependant, il reste beaucoup à
dire sur la situation des Dineh."
Les lois publiques américaines 93-531 et 104-391, aussi
connues sous
l'intitulé de " lois de relogement ", ont forcé
le Dineh traditionnel
à se mouvoir en dehors de ses terres ancestrales, déplaçant
ainsi plus
de 14000 Dineh depuis 1974. Aujourd'hui, seuls 3000 continuent
d'y
vivre.
Lors du rapport de commission, M. Amor a fait remarqué
que la
jurisprudence de la Cour suprême américaine indique
qu'il n'existe pas
de "protection concrète concernant l'exercice du culte
sur les sites
sacrés ".
Mme. Scott a aussi noté que les terres ancestrales des
Dineh ont été
menacées par l'exploitation des mines de charbon par les
corporations
multinationales et a encouragé vivement le gouvernement
américain à
faire appliquer les lois protégeant leur terre, notamment
la " Native
American Grave Protection and Repatriation Act " (NAGPRA)
et la "
Antiquities Act ". " Les pratiques hautement condamnables
des
entreprises minières multinationales, fuyant leurs responsabilités
à
l'égard de l'environnement, nous font subir une discrimination
environnementale ", a déclaré Mme.Scott.
" Le gouvernement américain doit reconnaître
qu'aucun établissement
territorial ne devrait priver les Peuples Autochtones de leur
droit de
demeurer sur leurs terres traditionnelles ou d'y pratiquer leur
religion ", a déclaré Mme. Scott. " Notre
terre est sacrée et nous ne
croyons pas que l'on puisse nous en exproprier. Le gouvernement
américain ne peut et ne devrait pas subordonner notre survie
en tant
que peuple à des intérêts économiques,
alors que nous ne profitons pas
des retombées économiques de ces derniers ",
ajouta-t-elle.
En exposant la politique de l'Eglise Méthodiste Unifiée,
politique
soutenant les " besoins et aspirations " des autochtones
se battant
pour leur propre survie, M. Bautista a indiqué que les
membres de la
congrégation défendent le mandat du Rapporteur spécial
chargé de la
question de l'intolérance religieuse. En outre, il encourage
vivement
la Commission de mandater un élargissement de l'enquête
sur
l'intolérance aux Etats-Unis.
Mme. Scott et différents membres du Dineh ont siégé
au comité général
de la délégation de la commission des droits de
l'homme auprès des
Nations Unies. Le comité général de l'Eglise
et de la Société (General
Board of Church and Society) est enregistré auprès
des Nations Unies
en tant qu'organisation internationale non gouvernementale
consultative en coopération avec le Conseil économique
et social
des
Nations Unies.